mardi 17 novembre 2015

Résolution #1

Résolution n°1
Refaire des études qui me correspondent


Après presque un siècle d'amour inconditionnel pour le septième art, j'ai tout arrêté. Plus de projection dans les salles obscures, d'interviews de cinéastes, de critiques cinglantes sur les grosses productions et puis surtout, surtout, un adieu au mémoire que je rêvais de faire depuis mes 170ans : le déni de deuil dans les thrillers psychologiques.

Tout quitter sans trop savoir pourquoi, ça m'a obligé à me poser des questions :
_ Qui suis-je ? Mes passions me définissaient, en changer signifiait il que moi-même je n'étais plus la même ?
_ Où vais-je aller ? Je pensais ne pas reprendre mes études. 240ans, je trouvais ça trop vieux pour recommencer quelque part.
_ Que vais-je faire ? Je me voyais critique cinématographique, l'enseigner à côté mais aussi devenir une grande théoricienne controversée. C'était un vaste programme qui m'a laissé sans rien. 


Je n'ai pas encore la réponse à première question, mais pour les deux autres si !

Une école de sorcellerie aurait été logique. Mais ce n'est pas tout à fait ça : j'étudie les sorcières, mais aussi les princesses, les princes, les fées et les monstres. Il m'arrive aussi d'avoir des cours de lettres, d'art, de théorie pure sur la littérature et, au second semestre, on m'apprendra mon futur métier : celui de libraire.

La littérature de jeunesse n'était nullement ma passion, même si j'en ai lu d'une certaine qualité, (pas en quantité) jamais je ne me serais vu me spécialiser dedans. J'y suis allée par stratégie : ayant trop de lacunes syntaxiques et culturelles, je ne pouvais me réorienter en lettres modernes. Et puis les littéraires, de nos jours, ils enseignent où vendent des frites, le choix est mince. J'ai trouvé que le master que je choisissais était un très bon compromis : 4 mois de stage en deuxième année, un cours sur la librairie et une spécialité originale, très en vogue avec toute cette littérature pour la jeunesse qui ne se démode pas depuis Harry Potter.

J'ai donc pris mon courage à deux mains et j'ai commencé les démarches....

Je ne suis certainement pas prête à me réconcilier avec l'administration française (Résolution n°2) : j'avais apparemment le mauvais dossier (pourtant le seul sur le site), j'ai donc recommencé ce maudit dossier, seuls les intitulés changeaient, mais cela voulait dire la même chose !!!!!!
.J'ai rédigé une lettre de motivation avec le plus de sincérité possible : j'aime la littérature, je veux être libraire, votre formation me permettrait d'y arriver, prenez moi svp.
.J'ai, comme dans un CV, mis toute mon expérience professionnelle quant à la littérature... Je n'avais pas grand chose, j'ai brodé, activité de prédilection d'une littéraire !
.J'ai retracé l'historique de mon parcours scolaire plus ou moins glorieux... J'ai minimisé mes échecs et mis en avant mes réussites.

J'ai... été refusée.

Motif du refus : pas de lien direct et approfondi avec la littérature de jeunesse.

Ils avaient raison. Et ça m'a mis en colère.
Parce que c'est vrai, qu'est ce qui faisait que, vraiment, j'aimais et voulais étudier la littérature de jeunesse ? 

J'ai contacté la présidente de l'université, puis les directeurs des formations de lettres, puis le directeur du master. On m'a laissé une seconde chance : il fallait écrire une nouvelle lettre de motivation apportant de nouveaux arguments à joindre au dossier.

J'ai mis plus d'un mois à la donner, parce que j'ai préféré réfléchir une dernière fois.
Et puis voilà, j'ai brodé.

J'ai été voir le directeur de mon master le jour de la pré-rentrée (totalement par hasard), après 1H30 de speech qui a fait mourir de rage notre Darkly d'amour (attendant à la porte de l'amphi mon retour), j'ai pu lui demander si j'avais été accepté cette fois-ci, la décision lui revenait. Il m'a renvoyé auprès de la secrétaire, vous savez, celle qu'on va voir en premier et qui n'est jamais à son bureau ? J'ai préféré attendre le courrier pour avoir la réponse. Il est arrivé quelques jours plus tard, j'étais alors chez un amie avec Darkly, ma maman-sorcière me l'a annoncé au téléphone.

J'ai été prise.

J'ai sauté et hurlé de joie, à ma plus grande surprise. N'était ce pas par "dépit" que j'avais porté mon choix sur cette formation ? Peut-être que j'étais heureuse que la bataille administrative s'arrête et qu'on me laisse une chance. J'ai fêté ça dignement et me suis reposée avant la rentrée officielle fin Septembre.
Comment je m'en sors ? 

Très bien, pour l'instant. 

J'ai obtenu la note de 15.50/20 en passant à l'oral pour débattre d'un sujet en anglais. J'obtiendrai la même note si je me motive à faire les 12exercices qui me sont demandés pour la fin du semestre.

Mais laissez moi vous conter le récit de ce qui sera ma meilleure note...
Je ne vais pas vous mentir, j'ai travaillé comme jamais. J'ai tout misé sur cet exposé, et j'ai mis toutes les chances de notre côté, à moi et ma camarade de classe : nous avons emprunté une toile blanche ainsi qu'un vidéoprojecteur, personne d'autre que nous n'y avait songé. Nous aurions volontiers donné l'idée à nos camarades mais un petit troll qui se prend pour une princesse a préféré rester dans la compétition et l'individualisme. On ne défie pas une sorcière qui en a bavé. Je peux vous assurer qu'elle s'en souviendra :) Nous sommes donc arrivées avec du matériel, un Power Point assez design et un exposé travaillé, répété et dans le thème. J'ai demandé un bref retour au professeur (directeur du master) et il nous jure "une très bonne note", une "bonne note" étant pour lui de 14, nous trépignons et sommes très fières de nous.


Trois examens vont vite arriver, ceux-là ne me font pas peur mais je devrais éviter de continuer à sécher deux UE, cela pourrait me faire passer aux rattrapages ou, pire encore, m'empêcher d'accéder à ma dernière année de master ! Je reste néanmoins prudente et relativement assidue dans mon travail.
D'étudiante moyenne, je me surprends moi-même. J'ai l'impression d'être à ma place, de pouvoir mettre mes qualités en avant et mes connaissances au service de tous. Mon directeur de formation était ravi que je propose d'informer où emprunter le matériel audiovisuel à mes camarades. 
L'ambiance commence à être bonne dans la classe : une première soirée à été faite avec une douzaine de personnes, nous proposons à chacun nos cours, nous transmettons les informations importantes et nous programmons des soirées les uns chez les autres. J'aime ce climat, j'aime ce que je suis en train de faire.


Voilà, je pense qu'on peut dire que j'ai pu tenir cette résolution jusqu'à présent !
Je remercie une amie à moi qui m'a encouragé à postulé, qui m'a soufflé l'idée du matériel pour l'exposé et qui croit en moi. Merci Marine, petite licorne !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire